Le collège Notre-Dame : une longue histoire
L’Histoire du site Notre-Dame de L’Espérance est un conte extraordinaire, jonché d’aventures et parsemé de personnes uniques. Loin d’en faire une recension complète, nous vous proposons un bref aperçu historique, principalement de sa (re)naissance début XXème à son époque plus connue, début XXIème siècle, pour saisir l’essence de ce qui s’apparente, plus qu’un lieu scolaire, à une maison familiale fournisseuse d’espoirs.
• Les prémices de l’aventure
Il nous est impossible de parler du collège Notre-Dame sans évoquer rapidement ce qui fut l’origine du site actuel, à savoir l’école de la Congrégation fondée en 1825 et tenue par les Sœurs de Broons. Elle se situait alors près de l’église et accueillait des petites filles, puis des personnes sourdes-muettes, pour dispenser une éducation séculaire et religieuse. L’installation des Sœurs en la nouvelle communauté Sainte-Marie de la Présentation en 1832 permit ensuite à l’école d’entrer dans une nouvelle dimension. Sa croissance, notamment sous l’impulsion de l’abbé Fleury, fut alors régulière tout au long du XIXème siècle, tant sur le plan des bâtiments que des effectifs et des enseignements.
Mais l’on sait que toutes les belles histoires connaissent des péripéties. C’est alors que suite aux lois de laïcisation en France qui se succédèrent à la fin du XIXème siècle, l’école du d’abord en 1869 sur ordre du Préfet fermer son pensionnat. Puis, en 1881, l’école dut changer de statut pour devenir une « école communale libre et gratuite », ce qui appauvrit considérablement l’école qui dut fonctionner entièrement à ses frais et à perte. Mais convaincues de leur mission et en mémoire de l’abbé Fleury, les Sœurs décidèrent de continuer leur enseignement qu’elles estimèrent essentiel et juste. Cependant l’inertie du mouvement de sécularisation était bien trop forte. Malgré de nombreux efforts pour maintenir en vie l’enseignement catholique, qui permirent même la réouverture du pensionnat, deux institutrices laïques furent nommées en 1888 sans consultation, évinçant peu à peu les Sœurs de leur propre école. Le coup de grâce fut la loi de 1904, supprimant purement et simplement l’enseignement congréganiste, mettant un terme à la première école catholique de Broons.
L’histoire du collège Notre-Dame d’Espérance commencera donc par ce qui est déjà une renaissance, et symbolise dans sa naissance la valeur qui marquera toute son histoire : l’Espoir, notamment pour les jeunes.
• Genèse : D’une Renaissance à une rapide évolution
C’est donc en septembre 1935 que le site Notre-Dame qui deviendra le collège d’aujourd’hui vit le jour. C’est à l’origine une nouvelle école qui est prévue, pour donner suite à la première. Grâce à l’impulsion et l’abnégation de l’abbé Fourchon, curé de l’époque, et beaucoup de bénévoles et de convivialité, l’école fut construite en un an seulement ; si bien que le 11 aout 1935 l’abbé Fourchon put clore la journée inaugurale marquée par la bénédiction épiscopale par ces mots, en plaçant la statue de Notre Dame d’Espérance qui siège encore sur la cour aujourd’hui, dans le bâtiment central, au-dessus de l’accueil :
Nous avons mis l’école sous le patronage de Notre-Dame d’Espérance, dont la statue, gracieusement offerte par M. Le Chanoine Gadiou, dominera de sa niche, et la cour et les enfants qui la peupleront. Puisse-t-elle veiller sur eux et les couvrir de sa maternelle protection.
En seulement quelques années alors se développa une école à plusieurs facettes, notamment grâce au pensionnat ouvert dès 1936 qui vint s’ajouter aux trois classes d’alors. Symbole de l’esprit d’entraide encore présent au collège d’aujourd’hui, les premières accueillies dans ce pensionnat furent trois petites orphelines. La communauté des Sœurs faisait preuve d’ingéniosité pour faire vivre l’école, aussi bien sur le plan de l’éducation scolaire qu’humaine plus généralement, puisqu’elles allaient avec les pensionnaires par exemple le matin et le soir nourrir les lapins ou ramasser les œufs du poulailler qu’ils préparaient pour leur diner.
Ces valeurs d’espérance, de convivialité, de confiance dans la jeunesse et cet esprit familial n’ont depuis jamais quitté le collège qui a su évoluer avec son temps depuis toujours.
• Un site scolaire polyvalent agrandi
Pour se moderniser et accueillir dans les meilleures conditions le nouveau public, un nouveau bâtiment est alors construit en 1964 sur ce qui était le jardin, qui est celui de la zone du self aujourd’hui. Il est au départ particulièrement polyvalent, accueillant une salle de jeu, de sport, une chapelle, etc. et finit par essentiellement accueillir un laboratoire et six nouvelles classes.
La grande nouveauté se situe toutefois encore dans l’élargissement du public accueilli, et ce par deux aspects. Premièrement donc, par la mixité. En effet, en 1967, le collège devient mixte, puis, en 1968, c’est au tour de l’école primaire. Deuxièmement, par l’ouverture d’un nouveau niveau : la maternelle. Un terrain est alors acheté et un préfabriqué, notamment grâce à l’aide de l’AEP et à la solidarité typique du Notre-Dame d’Espérance, fut construit en seulement 15 jours, et ne sera démonté d’ailleurs qu’en 2001.
En 1970, on accueille alors 308 élèves. Cette croissance quasi exponentielle fait qu’en 1971 le site s’agrandit encore, en achetant les terrains dans la continuité du self, qui servent aujourd’hui de terrain de foot dans la cour du bas. Cela permet une réorganisation
des bâtiments, une nouvelle distribution des classes et une modernisation de la restauration du midi, via la construction notamment d’un système de tunnel, qui sert à déjeuner pour 440 personnes en 1977 !
Notons que Notre-Dame est, dans cette période comme dans son histoire, particulièrement investie dans la vie locale, notamment par le biais des carnavals et des « Séances de Variétés », véritable moment populaire à l’ambiance de fête et de kermesse.
Finalement, en 1978, suite à la réforme Haby de 1975, le site devint officiellement « collège », à la satisfaction de l’équipe pédagogique voyant en cela une reconnaissance de leurs travaux. Les maternelles et primaires furent alors rapidement transférées à l’école Saint-Joseph pour spécifier les enseignements scolaires et humains.
• Le collège du moderne au contemporain
A partir de la construction du gymnase propre au collège en 1980, le collège accéléra sa modernisation. La construction des ateliers technologiques en 1984 ira aussi dans ce sens, permettant au collège de s’adapter aux réformes continues.Le caractère propre de l’enseignement catholique est préservé, mais adapté à la société nouvelle.
On décèle notamment, outre l’accueil de tout élève, une ouverture accrue du collège sur l’extérieur. Si celui-ci est bien sûr toujours ancré dans ses racines et valeurs, il multiplie les projets vers l’extérieur, et ce en étant précurseur sur l’enseignement d’aujourd’hui. On organise des séances de piscine à Dinard, des voyages à Guernesey, à travers la France, on dynamise la participation sportive de l’école à travers différents championnats sportifs nationaux, etc. Tant de projets qui n’ont eu de cesse de faire preuve d’inventivité et de dynamise. A cela s’ajouta aussi une réorganisation générale des locaux, permettant aux salles technologiques, au CDI, à l’administration, aux salles spécialisées de bénéficier d’espaces dédiés, de matériels spécialisés et de répondre aux nécessités d’un monde en constante évolution.
Le collège s’engagea alors peu à peu, notamment grâce à une succession de personnes dévouées, religieuses et laïques, sur une voie qui le mènera à ce qu’il est aujourd’hui : un site ancré dans sa territorialité, fier de ses valeurs et de son esprit familial, mais aussi un site qui ne baisse jamais les bras face à aucune difficulté, et qui se veut toujours farouchement moderne, ambitieux et audacieux.